ケベック大学モントリオール校(UQAM)「ジャパンデー2019」伊澤総領事挨拶(2019年3月29日)

平成31年4月3日

Monsieur Éric Marquis, Sous-ministre adjoint du Ministère des Relations internationales et de la Francophonie du gouvernement du Québec,

Monsieur François Audet, Directeur de l’Institut d’études internationales de Montréal (IEIM) de l’UQAM,

Messieurs Éric Boulanger et Éric Mottet, Co-directeurs de l’Observatoire de l’Asie de l’Est de l’UQAM,

Madame Sachiyo Kanzaki, maître de langue de l’École de langue de l’UQAM,

Chers anciens Délégués généraux du Québec à Tokyo,

Distingués conférenciers,

Mesdames et Messieurs,

Tout d’abord, permettez-moi de saluer les organisateurs de cette Journée du Japon à l’UQAM, et en particulier l’Observatoire de l’Asie de l’Est. Voilà une belle initiative qui arrive à point nommé alors que l’ère Heisei tire à sa fin. Sa Majesté l’Empereur actuelle prendra sa retraite bien méritée le 30 avril prochain et qu’une nouvelle ère débutera le 1er mai avec l’accession au trône du Prince Héritier.

Je vais laisser les experts ici présents le soin se prononcer sur le bilan qu’il faut tirer de l’ère Heisei alors que j’aimerais vous exposer quelques éléments de la nouvelle ère pour le Japon et ma perspective sur la relation Japon-Québec.

Cette nouvelle ère marquera la Troisième ouverture du Japon à l’étranger. La Première ouverture remonte à la restauration de Meiji au milieu du 19e siècle. La Deuxième suivait la fin de la Seconde Guerre mondiale alors que le Japon s’intégrait à la scène internationale.

Cette Troisième ouverture est tout à fait différente en nature. Aujourd’hui, le Japon est aux prises avec une société vieillissante et une population en déclin. Cette conjoncture nuit au dynamisme social. C’est un défi énorme pour notre collectivité. Afin de surmonter ce challenge historique, le gouvernement du Japon a mis en place trois politiques pour pallier à la situation : - l’utilisation de la robotique; - une plus grande participation des femmes au marché du travail, et; - reporter l’âge de la retraite.

Par contre, ces mesures ont leurs limites. Pour maintenir notre prospérité, le Japon doit envisager une plus grande ouverture sur le monde de façon à importer divers idées étrangères. Cela permettrait au Japon d’entrevoir de nouvelles solutions plus efficaces pour lutter contre « the aging society ».

Je voudrais placer, dans ce contexte, la collaboration entre le Japon et le Québec. Et j’espère bien, au cours de mon mandat, utiliser toutes les opportunités comme celles-ci pour promouvoir mes ambitions pour cette grande amitié Japon-Québec.

La conjoncture actuelle entre le Japon et le Québec offre des possibilités inouïes dans trois grands secteurs : les affaires, les échanges culturels et sportifs ainsi que les échanges entre les personnes.

D’abord, il y a la mise en vigueur de l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP). Alors que les États-Unis sont pour l’instant exclus, il y a là une grande opportunité d’accroître nos échanges commerciaux. D’autre part, il y a la mise en place l’année dernière de la nouvelle liaison directe d’Air Canada entre le Montréal et Tokyo.

Ces deux éléments favorisent une plus grande collaboration entre nous. Il faut saisir l’occasion ! Dans le domaine des affaires, les produits agro-alimentaires offrent de nouvelles opportunités, pas seulement le porc. Il y a les champignons matsutake du Québec qui sont populaires au Japon, les pièces de bœufs japonais, comme le Kobe, Wagyu, qui pourraient faire une percée au Québec, tout comme le saké et le whisky japonais. Montréal est reconnu comme un grand centre de recherche en intelligence artificielle, alors que le Japon est en avance dans la robotique et l’industrie 4.0. Il y a là place aux échanges. Le secteur des technologies de l’information ont également un grand potentiel. Plusieurs autres secteurs complémentaires sont à développer comme l’aérospatial, les sciences de la vie et les ressources naturelles.

Du côté des échanges culturels et sportifs, il y a aussi de grandes possibilités de coopération, comme le Matsuri Japon, le Festival de Jazz, Montréal en lumière. Voilà de belles occasions pour promouvoir la gastronomie japonaise à Montréal et sa musique contemporaine sous toutes ses formes.

Finalement, il a bien entendu les échanges entre les personnes. Le tourisme est particulièrement bien positionné pour en profiter. Déjà en 2018, le nombre de touristes japonais au Québec ont augmenté de plus de 100 % et on s’attend à davantage en 2019. Avec ce lien névralgique, les Québécois pourront se rendre plus facilement à Tokyo pour les Jeux olympiques et paralympiques l’année prochaine. Ils pourront aussi visiter en 2025 l’Exposition universelle d’Osaka.

Le programme JET, la coopération académique entre les universités, les échanges étudiants sont tous en mesure de profiter de l’ouverture du Japon et les opportunités de plus grandes coopérations.

Avec nos partenaires au Québec, je travaille activement à la réalisation d’une mission au Japon de la ministre des Relations internationales et de la Francophonie du Québec, Mme Girault, possiblement avant la fin de l’année. Cette mission serait suivie en 2020, de celle, je l’espère, du premier ministre du Québec, M. François Legault.

Avant de terminer, encore une fois, le Japon et le Québec sont des partenaires qui partagent des valeurs communes en matière de démocratie, de la primauté du droit, et qui offrent, en matière des échanges d’affaires, de culturels et de tourisme, une occasion à saisir en cette nouvelle ère au moment où le Japon s’ouvre davantage sur le monde. Vous, chers amis Québécois, serez toujours la bienvenue au Japon.

Encore une fois merci beaucoup pour l’organisation et votre invitation à participer à cette Journée du Japon. Je souhaite un bon déroulement aux exposés et discussions.